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Si l’homme germanique a fait de sa stabilité son credo, l’école italienne est à l’inverse réputée pour le tempérament flamboyant de ses représentants. Parmi eux, une personnalité hors du commun mais hélas célèbre qu’auprès d’un petit milieu de tifosis : Mario Cipollini, alias « Super Mario ». Portrait.

 

Portrait du fantasque Mario Cipollini

Contrairement au petit plombier à moustache, Cipollini ne se déplace pas en kart mais en vélo. C’est en effet l’un des plus grands champions cyclistes italiens de tous les temps. Au cours de sa (trop ?) longue carrière, de 1989 à 2008, Cipo a poursuivi sans relâche un objectif : briser les codes de son sport, pourtant si conservateur.

Dès ses premières compétitions amateurs, le jeune Mario se fait remarquer. Il se serait ainsi éclipsé en pleine course pour rejoindre une jeune demoiselle avec qui il avait un rendez-vous galant…

Un état d’esprit que ses premiers succès d’envergure sur le Tour de France et surtout sur le Tour d’Italie ne feront qu’attiser. Cipollini plaît et fait ce qui lui plaît.

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Mario l’impertinent

Les étapes de montagne ? « Je n’aime pas ça » affirme ouvertement le grand sprinter (près d’1m90), qui n’hésite pas à abandonner régulièrement sur le Tour de France dès les premières étapes de plaines passées. Ce fut le cas par exemple lors du Tour 1999, sur lequel il remporta quatre bouquets consécutifs en première semaine, dont l’étape la plus rapide de l’histoire (courue à plus de 50km/h de moyenne !), avant de quitter la course à la première étape alpestre. N’hésitant pas à narguer ses adversaires, Cipollini aimait publier des photos de lui à la plage pendant que les autres sprinters tentaient tant bien que mal de rester en course sur les étapes les plus escarpées.

Ce comportement, jugé irrespectueux pour la compétition, lui valut de s’attirer les foudres des organisateurs, notamment sur le Tour de France, où son équipe ne fut pas invitée de 2000 à 2003.

Mario l’affranchi

Un homme de la trempe de Cipollini ne s’affranchit pas des règles que pour son confort. Il le fait aussi pour le style. Qu’importe les amendes pour tenues non règlementaires, Cipollini ose souvent des combinaisons personnalisées :

  • aux couleurs du Vatican pour un prologue du Tour d’Italie disputé dans la cité pontificale
  • avec une texture représentant les muscles du corps humain pour lever des fonds en faveur d’une organisation caritative
  • colorées comme des pelages de fauves
  • marquées du nom de toutes les villes où il s’est imposé sur le Tour d’Italie

Sur une journée de repos du Tour de France 1999, lors d’une présentation des équipes au public, Cipollini eut même l’idée de se revêtir d’une toge et de se couronner de lauriers dorés. Pourquoi ?! Pour célébrer l’anniversaire de la naissance de Jules César, évidemment !

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Au-delà de ces délires excentriques, Cipollini savait aussi faire preuve d’élégance. Cipo fut le premier à porter un cuissard et des équipements jaunes, assortis au célèbre paletot. Une innovation stylistique qui a inspiré bien des coureurs depuis.

Mario Cipollini en jaune

 

Mario le gagnant

Cipollini, c’est aussi un homme qui sait se battre et se défendre. Il détient le record de victoires sur le Tour d’Italie (42) et a été sacré champion du monde en 2002. En dehors des rivalités sportives, Cipollini a aussi montré qu’il valait mieux ne pas l’embêter… Ainsi, sur le Tour d’Espagne 2000, Cipollini donne un coup de poing à un coureur qui l’avait insulté*. Résultat : un KO et trois points de suture pour l’impertinent espagnol… et une exclusion de la course pour Super Mario ! Trois ans plus tard, sur la course Gand-Wevelgem, un motard de l’organisation klaxonne pour demander à Cipollini de s’écarter pour le laisser passer. Cipo, furieux d’être interrompu en pleine discussion à la voiture de son directeur sportif, riposte en bombardant le motard de gourdes remplies d’eau. Résultat : le motard s’excuse à l’arrivée… et Cipollini est disqualifié !

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L’infatigable Mario

Enfin, Cipollini a beau être un sprinter, c’est avant tout un homme qui aime tenir longtemps. Alors que la plupart des sprinters ont des carrières à l’apogée assez courte, le beau Mario a su rester au top pendant près d’une décennie, avant d’annoncer sa retraite à maintes reprises, mais sans que ces annonces ne soient suivies d’effets… Il se retirer une première fois en 2005 avant un bref come-back en 2008 sous les couleurs de l’équipe la plus folklo de tous les temps : la Rock Racing. Tenues noires inspirées de l’univers hard rock et marquées de têtes de mort, effectif composé en grande partie de vieilles gloires sulfureuses, sponsors Cadillac, la Rock Racing était bien la formation qui convenait pour les adieux du grand play-boy au cyclisme, à 40 ans passées.

Mais encore une fois, ne limitons pas Cipollini à la seule pratique du cyclisme : quitte à éveiller des soupçons de préparation trop médicalisée, il a su faire durer le plaisir, mais pas que sur un vélo ! « Je me dope et je prends du Viagra », aurait-il ainsi déclaré d’après le site spécialisé Cyclismag.

*d’après la version racontée par Mario Cipollini. A notre connaissance, personne n’a contesté cette version des faits.

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