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Le gin revient clairement à la mode depuis quelques années. Servant de base à de nombreux cocktails, il est aujourd’hui symbole de créativité et d’originalité. Pour le comprendre et le savourer, il est nécessaire de connaitre son histoire, son procédé de fabrication ainsi que les nombreuses façons de le consommer. Chez Kool-Stuff, on vous propose d’en savoir plus sur ce véritable don du ciel qu’est le gin. C’est parti pour une plongée tonique dans le royaume de cet alcool sophistiqué.

I – Qu’est-ce que le gin ?

Pour être appelé « gin », un spiritueux doit remplir 2 conditions :

  • avoir un degré d’alcool d’au moins 37,5% pour l’Europe et 40% aux Etats-Unis.
  • les baies de genévrier doivent être présentes dans son élaboration.

Cette définition mise au point autant connaître l’histoire derrière la création du gin mais aussi son mode de fabrication.

Son histoire

Le gin fait partie de ces alcools qui se boivent rarement pur (à moins que vous ne songiez à en finir). Boisson à base de céréales pour l’alcool et de baies de genévrier pour les arômes, elle se rapproche du genièvre, bien connue dans le nord de la France et en Belgique.

Des baies de genévrier à l’état sauvage

C’est d’ailleurs aux Pays-Bas qu’il voit le jour à la fin du XVIIème siècle. La première distillation du Genever (comme l’appellent à l’époque les hollandais) est attribuée à un médecin nommé Franciscus Sylvius. La boisson rencontre un succès immédiat, et se répand notamment en Angleterre pendant la Glorieuse Révolution (1688-1689). Les Anglais ouvrent des distilleries et se mettent à fabriquer un alcool qu’ils appellent alors gin. C’est l’une des premières « eau de vie » à apparaitre en Europe, et sa consommation s’étend à l’ensemble de la société britannique.

L’alcool connait ensuite un succès croissant en Europe mais aussi à travers le monde, notamment grâce à l’expansion de des empires anglais et hollandais. Ce spiritueux reste synonyme de classe et de sophistication et, jusqu’à la fin des années 1960, il est un alcool en vogue. Dans les années 70, l’émergence de la vodka le relègue au second rang. On croit alors que son âge d’or est terminé, et pourtant il fait son retour dans les années 80, bien aidé par le succès grandissant des cocktails et par une nouvelle marque phare : Bombay Sapphire. Depuis, le gin n’a cessé d’être décliné à toutes les sauces, et est même devenu l’alcool incontournable de nombreux cocktails. Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, il se crée aujourd’hui une distillerie par semaine, et un nouveau flacon arrive sur le marché tous les trois jours.

Sa fabrication

Le gin contrairement à d’autres alcools comme le whisky n’a pas besoin d’être vieilli pour gagner son appellation. Sa spécificité réside dans les arômes des baies et autres ingrédients botaniques gagnés lors du processus de fabrication que l’on peut résumer en 3 étapes :

  • Obtenir un alcool de grain : la base alcoolique doit être neutre au goût avant d’être aromatisée par la suite. Cet alcool obtenu le plus souvent à partir d’orge, de seigle ou de blé monte jusqu’à 96% d’alcool.
  • La distillation : c’est à ce moment-là que le savoir-faire de la distillerie intervient. Le choix des ingrédients mais aussi la façon d’en imprégner les arômes donnent ses spécificités à chaque gin. Ce que l’on va voir dans la section suivante.
  • La dilution : une fois le distillat obtenu, qui a toujours un degré d’alcool important, celui-ci est dilué avec de l’eau pour arriver à un degré d’alcool d’environ 37,5%-40%.

II – Comprendre le gin

Les pays producteurs

Le gin, en tant que spiritueux mondialement consommé, est produit dans de nombreux pays. L’Espagne fabrique par exemple presque 20 % de la production mondiale, et distribue l’une des marques reines dans le monde hispanique : Larios. En Belgique, aux Pays-Bas, en France et même en Allemagne, on produit plutôt du genièvre (ou Genever), qui se distingue du gin car il est élaboré à partir d’un alcool résultant de plusieurs céréales. Il se caractérise également par son mode de distillation, effectué dans un alambic à repasse, ce qui en fait un alcool plus fort et plus robuste.

L’Angleterre, le Danemark, les Philippines ou encore les Etats-Unis sont des grands producteurs mais au-delà de la provenance géographique, chaque distillerie impose son style et ses arômes. Les baies de genévrier est l’ingrédient de base. C’est ensuite aux différentes marques d’imprimer leur patte en associant leurs propres composantes (aromates, épices, herbes…).

Les différentes appellations

Les appellations  sont assez importantes pour le gin afin de comprendre la qualité de la bouteille achetée. Il y a une première distinction importante entre compound et distilled mais aussi il faut bien garder en tête ce que représente le London Dry, sans doute le plus commun actuellement :

  • Compound gin : Compound pour « composé » en français n’est qu’une sorte de vodka parfumée si on devait rendre caricatural le propos. Les baies de genévrier et les autres ingrédients botaniques sont directement infusés dans l’alcool pour une imprégnation grossière des arômes. Ce sont les moins chers du marché.
  • Distilled gin : Distilled pour « distillé » en français est plus raffiné que le compound. Les baies de genévrier et les ingrédients botaniques sont placés dans l’alambic sans être « trempés » directement dans l’alcool pour que les arômes soient captés pendant la distillation par les vapeurs d’alcool. Le London Dry est un « distilled »  mais est encore plus qualitatif.
  • London Dry gin : Bombay Sapphire, Beefeater, Gordon’s, Tanqueray sont les grandes marques de London Dry. On parle d’ailleurs de « London » ou de « London Dry » et pourtant on ne parle pas d’origine géographique mais plutôt d’une méthode de fabrication. C’est bien l’aspect « sec » (dry) de la fabrication qui est mise en avant puisque aucun arômes ou colorations ne sont ajoutés au London Dry si ce n’est une dose infime de sucre (0,1g par L).

Voilà bien le principal à retenir, mais il existe d’autres variantes :

  • Le Genever : principalement produit en Belgique et aux Pays-Bas.
  • Le Yellow gin : est un alcool qui est conservé plusieurs mois en fût de chêne, ce qui lui donne cette couleur jaune si particulière.
  • Le Sloe gin : est une liqueur à base de prunelles. C’est un des dérivés les plus célèbres.
  • L’ Old Tom gin : est plus doux et moins sucré que le London Dry, dont il est cousin voire ancêtre.
  • Le Plymouth gin : est un alcool local fabriqué uniquement dans la région de Plymouth, au sud de l’Angleterre.

III – Déguster un bon gin

C’est bien la question centrale de notre guide. Si les plus téméraires d’entre vous s’essayeront à le boire pur, la classe c’est tout de même de le savourer en cocktail. Il existe plusieurs recettes très simples à faire et excellentes à déguster, pour l’apprécier à sa juste valeur.

Le Gin Tonic

C’est un véritable classique. Simple et efficace, le Gin To’ (pour les intimes) se décline à toutes les saveurs. Les ingrédients de base sont une rondelle de citron, de la tonic water (du Schweppes pour faire simple), et bien sûr votre alcool préféré.

Le Gin Fizz

C’est l’Amiral Nelson lui-même qui a eu l’idée de mélanger du gin avec du citron et un peu de sucre. Le résultat ? Une douceur exquise doublée d’une pointe d’acidité qui fait toute la différence. Il existe différentes façons de concocter un Fizz. Vous pouvez par exemple rajouter du blanc d’œuf afin d’accentuer l’effet moussant.

Le French 75

Obtenu en mélangeant gin, sucre de canne, sirop de citron et champagne, ce cocktail est une variante du 75 cocktail. C’est un breuvage franco-anglais qui fut créé pendant la première guerre mondiale.

Le Negroni

Le Negroni est un cocktail à base de gin, de vermouth rouge et de Campari. Il a été inventé en 1919 à Florence, et était à l’époque le cocktail de l’aristocratie de la ville.

Pour aller plus loin :

On vous recommande quelques sites, qui nous ont servi à écrire ce guide :

On vous recommande 2 livres :

 

A lire également : le guide du whisky pour les hommes, les vrais